Aiguilles confinées

Ceci est un article de blog en crise d’identité… Car il se demande comment sera l’avenir et il essaye d’y trouver sa place. Et parce que même si on se concentre sur le présent, qui sait vraiment comment vivre cette période inattendue? 

C’est un article de blog qui se dit que ce n’est pas la peine de parler des tendances du printemps… Parce que, pour commencer, la tendance actuelle est de rester chez soi.  Mais surtout parce que le temps passera, et quand on le lira un jour , quand tout cela sera aura passé, je ne veux pas qu’on dise:

Franchement, il n’y avait pas mieux à faire en pleine pandémie que d’écrire sur les tons printaniers? 

Je couds des blouses pour l'hôpital

 

Je n’ai pas trouvé de formule pour ne plus m’inquiéter, et ce n’est pas mon but non plus. Mais je crois que lorsqu’on peut faire quelque chose pour se protéger et pour aider la communauté, on ressent un tout petit pouvoir face à la crise. 

Ce sera donc un article  sur des moyens pour être moins anxieuse et plus utile.  Je parlerai de tutoriel gratuit (partage) et de mes dernières cousettes : des masques de protection pour les membres de ma famille et des blouses pour l’hôpital !

I - Réduire l'anxiété

Dès le début de cette crise sanitaire j’ai du luter contre l’anxiété. L’anxiété nous paralyse et elle fait mal. Comme beaucoup de personnes qui tricotent et qui crochètent, j’ai la certitude que ces activités aident à se détendre, à vider un peu la tête, tout en créant quelque chose de beau. 

Les raisons de s’inquiéter ne sont pas disparues, bien au contraire. Par contre, j’essaye d’accepter le fait qu’elle est là et puis de faire quelque chose pour la gérer.  

1- Mon antidote préféré: aiguilles et laine

Fleurs africaines au crochet

J’ai eu des moments ou ma créativité était bloquée.  Bloquée par la peur. Je tournais en rond et n’arrivais plus à prendre du plaisir à faire tous les projets de printemps que j’avais planifié.  À quoi bon? 

Un jour  j’ai eu la certitude qu’il me fallait un tricot ou un crochet facile. Et par hasard je suis tombée sur un patron gratuit pour faire des fleurs africaines au crochet

J’ai commencé, avec des laines qui j’avais achetées en soldes (heureusement j’ai un bon stock!) et je n’ai pas arrêté depuis. Mes filles les ont vues et les ont aimées. Elles deviendront des petites couvertures, une verte et une violette.

Ça a débloqué ma motivation! Et ma créativité! 

Et puis je me suis dite, quelle chance de savoir crocheter! C’est comme ça que je pourrai aider d’autres personnes à mieux vivre ce confinement! 

 

2 - Je partage mes connaissances en crochet, un coup de pouce virtuel.

Alors j’ai filmé, édité et publié des nouveaux tutos vidéo pour que d’autres personnes puissent profiter de ces loisirs thérapeutiques!  

Une vidéo c’est long à faire mais ça me fait plaisir de partager, surtout si ça peut aider à mieux vivre le confinement.  Cliquez ici pour aller sur ma chaîne Youtube.

Les dernières vidéos montrent comment faire des brides, mais j’avais déjà des vidéos sur les mailles serrées et les demi-brides.  Dites-moi ce que vous en pensez et n’hésitez pas à partagez ces tutos si vous connaissez quelqu’un qui pourrait en bénéficier! 

II - Passer à l'action: aide matérielle

Si pendant le confinement nos interactions se font de plus en plus sur le monde virtuel, la maladie est, elle, bien réelle. Et demande des actions matérielles. Comme le port d’un masque, ou de blouses par les soignants. 

1 - Coudre des masques pour ma famille

Les premiers projets de couture inattendus que j’ai eu à attaquer ce sont les masques en tissu. Lorsque j’ai commencé, le meilleur modèle que j’ai trouvé était celui proposé en Belgique et mis en avant sur le blog Couture et Paillettes.  Ce blog est une excellente source d’information technique, du choix des tissus aux modèles. 

Depuis, le modèle Afnor a été proposé en France.   Je ne l’ai pas encore essayé mais je le ferai par la suite. Vous pouvez en savoir plus sur ce masque ici.

D’ailleurs,  pour faire le modèle Afnor, je vous conseille de regarder cette vidéo de Elsa sur sa chaîne Youtube. Depuis le temps que je voulais parler d’Elsa dans le blog… Voici l’occasion parfaite.  J’adore Elsa (sans l’avoir  jamais rencontrée).  On apprend tellement d’astuces couture avec elle!  

Et si vous voulez un tuto de masque très facile qui sort un peu du modèle officiel sans trop s’en éloigner, cliquez ici pour le voir sur le blog de The Amazing Iron Woman

Si vous n’avez pas le matériel pour coudre vos masques, sachez que les magasins de tissus ont été autorisés à ouvrir, justement pour viabiliser la confection de masques maison. Le  magasin le plus proche de chez moi c’est Mondial Tissus.

2- Coudre des blouses pour l'hôpital

Et ce n’est qu’après avoir cousu mes masques que j’ai eu l’occasion de me joindre à l’association Blouses pour l’Hopital. (Cliquez sur le nom de l’association en rouge pour voir leur site). Elle a été créée pour gérer le manque de blouses à un moment critique. 

Avant la création de l’association, il se dit que des infirmières ont dû utiliser des blouses de bricolage ou de jardinage qu’elles se passaient les unes après les autres.  Une situation loin de l’idéal dans un hôpital en pleine épidémie. 

Quand j’ai reçu l’invitation pour coudre des blouses pour l’hôpital, on m’a demandé si c’était bien raisonnable d’accepter, car nous sommes déjà débordés avec l’école à la maison de nos 4 enfants. 

Mais je ne pouvais pas accepter le fait que notre hôpital n’avait plus de blouses!  Celui-là même où j’ai accouché de deux de mes enfants, celui où ma mère s’est faite opérer du col du fémur quand elle est tombée des escaliers chez moi (c’était ses vacances, la pauvre). Je ne pouvais pas rester les bras croisés!

Mon petit chou né à la maternité de l'hôpital

On peut dire que c’est à l’administration de trouver des blouses.  Bien sûr!  Je paye des impôts moi aussi. Mais s’il n’y en a pas? Car elles sont commandées mais n’arrivent pas? Nous laissons nos soignants en blouses sales? Passées de l’un à l’autre? Qui aimerait se faire soigner ou travailler dans cet environnement?

Donc en plus de réfléchir sur le (s) pourquoi du manque, j’ai décidé de vivre réellement les défis de ce temps et d’être bénévole.

L’association n’a pas pour but de prendre la place des professionnels de la couture, mais seulement de répondre à un besoin urgent et extraordinaire. 

Je suis donc plus débordée que jamais, on ajoute à tout ça l’école à la maison, mais au moins j’ai donné un tout petit peu de sens à ce moment où rien n’est sûr. 

J’espère que vous avez apprécié cet article. Prenez soin de vous et de vos proches, restez chez vous et adoptez les gestes barrière. Esperance! À bientôt! 

2 thoughts on “Aiguilles confinées

  1. Bonjour, Paula,

    Et oui nous avons tous trouvé des astuces, parades, face à cette situation exceptionnelle et inédite.
    Tout d’abord, la prière et la force de communion de notre communauté, m’ont aidé à mieux gérer le stress des 2 à 3 premières semaines, et je suis très très anxieuse, alors imagine. (Nous étions déjà confinés, un mois précédent tous, donc là 1 mois 1/2). Je n’ai presque rien fait pendant cette période, impossible de concentrer mon esprit. Puis rangement à gogo. Mais le meilleur moment fut quand, comme toi, j’ai découvert les blouses pour l’hôpital, et la pénurie de matériel pour nos soignants. Et là ce fut le déclic. Enfin je vais pouvoir contribuer, à ma petite échelle. Et ça était un magnifique moment, salutaire, qui m’a permis de mieux passer le cap de la pandémie. Et quel plaisir de ressortir la machine à coudre, trop peu utilisé. Et là encore de merveilleux moments où je me rappelle, qui m’a donné envie de coudre, ma grand-mère maternelle. Mamie, qui s’est tant occupé de moi, elle avait une vieille Singer, à pédale, ou elle confectionnait de tout. Je passais des heures à la regarder faire. Que j’aurais aimé récupérer cette machine mais j’ai toujours les souvenirs au fond de mon coeur. Eh oui, la couture est salutaire, et nous permet de rêver, se souvenir. Maintenant j’espère que je vais continuer mais pour des petits projets de couture. L’avenir nous dira.
    Bravo Paula pour ton investissement tant personnel que pour les autres, surtout avec tes 4 jeunes loulous.
    A très bientôt, amicalement, Lydie V

    1. Merci beaucoup pour ton commentaire, Lydie! Que ça me fait plaisir de le lire!
      Oui, cette période de confinement a été très anxiogène. Je crois qu’il vaut mieux accepter ses sentiments et leur permettre de porter du fruit. Faire semblant que tout va bien ne nous mène pas à un questionnement productif, ne nous pousse pas à trouver des solutions ni à prendre position.
      Par contre, quand l’anxiété est telle qu’elle paralyse (comme c’est passé au début) il est bon d’avoir une activité manuelle ou artistique pour permettre à son esprit de se libérer de la peur. Écouter de la musique, dessiner, colorier, tricoter, crocheter, coudre, voir des beaux spectacles en ligne, lire un bon livre, prier… Accepter qu’on ne contrôle pas tout, mais qu’on est quand même acteur.

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